03 juin 2011

Professionalism: give but don't expect to take too much

#1 Lesson learned - professionalism: give, but don't expect to take too much, you might be disappointed.

Je reviens vers vous, chers lecteurs, avec ma toute première anecdote sur les malheurs de la profession de traducteur! Faut dire qu'il me tardait de pouvoir me plaindre à juste titre des préjugés et torts que cette profession subit - je n'allais quand-même pas passer ma vie à raconter des histoires apprises en lisant, par ci par là, les expériences d'autre traducteurs....non! Là, je suis victime en première personne.

L'association A. (pour qui j'ai traduit bénévolement 20'000 mots de site web) a mis la version italienne en ligne il y a quelques jours. Hier j'y ai accédé pour la première fois. Après les premières secondes d'émotion (plutôt négative...parfois j'ai horreur de regarder le produit fini par peur de ne plus en être satisfaite, ou d'y trouver des erreurs, perfectionnisme oblige), j'ai commencé à naviguer et -horreur effectivement - trouvé des fautes. Grosses fautes de frappe. Des erreurs que l'on qualifierait de fatales dans l'industrie de la localisation, puisqu'elles se situaient au niveau de la home page, un peu comme si votre bouton "démarrer" dans Windows était écrit "dvémarrer". Pas très sérieux. Bref, je prends note pour informer l'informaticienne qui s'est chargée de convertir mon .doc en html. Je continue de naviguer pour vérifier que tout va bien. Et je tombe sur une phrase en gras (!), dans le formulaire de commande (!! attention argent!!), qui, malheur des malheurs, est fausse et surtout n'a PAS été traduite par moi. Bizarre, car c'est bien MON nom qu'ils ont mis à la fin de chaque page, pour dire que c'est moi qui ai offert la traduction. Avant de monter sur mes quatre chevaux, je reprends mon fichier qui contient la traduction envoyée à A., mais malencontreusement ctrl+F ne fait que confirmer mes suspicions: cette phrase agrammaticale, je ne l'ai pas écrite, elle a été ajoutée et traduite à posteriori.

J'écris donc à cette charmante personne en charge de la mise en ligne, et dont je pense qu'elle est la responsable de cette catastrophe (soit pour mon image que la leur) et fais remarquer, poliment, qu'outre des fautes de frappes qui se sont glissées au niveau de l'accueil, il semblerait y avoir des phrases non traduites par moi, donc si c'est vraiment le cas de me les envoyer pour relecture...

La charmante personne me répond en me remerciant de mon professionnalisme (je vous en prie; je ne peux, malheureusement, en dire autant de vous) et en disant que, oui effectivement, il y a quelques expressions "disons....traduites librement" qu'il faudra lui laisser le temps de rassembler (en plus!) avant de me les envoyer pour relecture...! (bin tiens...elle a pas de fichier, elle)
OUI, rien que ça. Où est le problème? Faut pas en rajouter, ce n'est qu'une informaticienne non italophone, qui peut très bien se charger de traduire des phrases pour les pages du site qui incitent les clients à acheter, le tout en faisant passer le boulot pour mon travail sans par ailleurs m'avertir! Non mais sans blague?!
Bref, du foutage de g**** dans le meilleur des styles. La pauvre ne s'est pas excusée. C'est, je trouve, révélateur.

Quoique, après m'avoir demandé 20'000 mots gratos, je comprends la difficulté de m'en redemander 100. Impossible effectivement, surtout après avoir constaté que je n'étais pas du tout disponible (j'ai terminé chaque e-mail par "n'hésitez pas en cas de besoin").
Figurez vous que j'ai même passé la phrase dans Google Translate (fr-> it) et qu'elle était juste. Dieux sait comment elle a fait à la traduire comme elle l'a fait...

Imaginez les conséquences si je n'étais pas allée naviguer sur le site...et vous aurez compris comment je me suis sentie hier soir.

Après mûre réflexion et m'être assurée après une recherche sur Google avec mon nom et prénom que le site d'A. ne figurait pas parmi les premiers résultats, j'ai décidé de ne rien répondre, par diplomatie, et d'attendre ces fameuses "expressions traduites librement".

Le professionalisme, il faut en faire preuve et ne pas trop en demander...


(Mise à jour 3/07/2011: ce n'était pas la secrétaire qui a traduit, mais le président de l'association...pour la suite, lire ce billet)


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