01 octobre 2010

Les choses se mettent en place...[de l'enrichissement personnel et académique]

Voici 2 semaines que je suis à l'ETI et les choses commencent à se mettre en place définitivement pour le semestre d'automne.
Je suivrai 6 cours qui me vaudront 35 crédits. Ceux d'entre vous familiers avec le système (universitaire) européen de crédits ont donc compris que cela représente une charge de travail normale, voir un peu plus lourde que "nécessaire" pour un semestre, puisqu'un an équivaut à 60 crédits. En heures de cours ça ne fait que 14 par semaine. Ca peut sembler léger. Je trouve cela raisonnable. Ca évite, en tant qu'étudiant, de devoir faire des choix forcés par des charges de travail exagérées et de devoir considérer l'université comme une phase de sa vie pendant laquelle on doit faire des examens parce que on doit les faire, et vite, sans avoir le temps de prendre le temps et vraiment apprendre. C'est donc peu si on se contente de faire le minimum. Mais c'est juste ce qu'il faut pour avoir le temps de faire toutes les lectures (pour les cours soi-disant "théoriques") et d'absorber la matière.

Je suis, plus précisément, les cours suivants:
- 2 cours de traduction dure et pure: Traduction argumentée de français en italien et d'anglais en italien.
- 1 cours "théorique": Politiques Linguistiques, très très très intéressant...
- 3 cours "pratiques", qui font partie de ma mention: Traduction automatique, traduction assistée par ordinateur et terminographie.

Dans les cours de traduction pure et dure j'apprends à traduire, cela va de soi. Apprendre à traduire ça veut dire apprendre à réfléchir, car traduire, c'est avant tout réfléchir avec sa tête. Le dico? Un accessoire de rare utilisation, idéalement. Je ne parle pas de textes pleins de termes -les termes sont des mots qui appartiennent à des langues de spécialité (la médecin, la spéléologie, etc. etc.), pour lesquels il est impératif d'utiliser un dictionnaire; contrairement aux simples mots qui eux appartiennent à la langue générale, et pour lesquels, si on a une bonne culture G, le dico ne devrait pas être indispensable - mais de textes généraux. Normalement, en tant que traductrice je devrai(s) réfléchir à comment une certaine idée se dit dans ma langue; si je réfléchis au concept, et supposant que je le comprends bien, aucun besoin de recourir à un dico, car le concept se matérialise dans mon cerveau sous forme du mot adéquat (après un certain entrainement, bien entendu! Vous avez déjà vu un étudiant en traduction qui vous sort 5 synonymes pour 1 concept à la fois?) Voilà en gros ce que les profs. semblent penser. Bien qu'ils nous aient fourni une liste bien nourrie de dictionnaires. Ces derniers sont strictement monolingues! Le dictionnaire bilingue est une insulte pour le traducteur. Si il y a un mot qu'il n'a vraiment pas compris, il se servira du dictionnaire monolingue de la langue en question; car qui mieux d'un anglais peut vous expliquer ce qu'un mot dans sa langue signifie? Les dictionnaires bilingues sont pour l'étude de la langue, qui se situe a une étape bien différente par rapport à la traduction - même si on ne finit jamais d'apprendre. Donc si le traducteur est a court d'idées, où qu'il n'a pas le temps de penser, à la rigueur il consultera un dictionnaire des synonymes et des contraires pour s'inspirer. Les textes sur lesquels nous travaillons actuellement sont des articles de journaux qui traitent d'actualité, puis des éditos et des essais (moins récents).
Quel plaisir, comme ça, la traduction!!! Rien à voir avec l'idée (reçue?) que j'allais m'isoler à la bibliothèque avec 15 dictionnaires autour de moi à la fois! Bien sûr j'ai utilisé des dictionnaires. Je n'en suis pas un - contrairement à mon prof. d'italien, qui en est un, ambulant justement. Mais la première étape consistant à penser à la traduction avec sa tête, si celle-ci a bien été faite, le temps à passer sur les dicos diminue dramatiquement. Pour les textes généraux uniquement, je tiens à le souligner.

Dans le cours de politiques linguistiques nous allons apprendre des choses sur:
- Les implications politiques du multilinguisme et qu'est-ce que le langage policy and planning
- Les politiques linguistiques dans les Etats et chez les privés ou dans les organisations internationales (case study: Union Européenne, la Suisse)
- Le rôle des services linguistiques (donc, notre rôle, entre autres)
- Les immigrés (de tout types), les minorités et leurs langues (case study: Wales)
- La dimension économique des langues
Il s'agit donc d'une analyse globale de l'environnement multilingue de régions, pays, nations, entreprises et organisations dans lesquels nous pourrons être amenés à travailler.
Des orateurs illustres viendront nous faire cours, et le prof lui-même est, encore une fois, brillant et un chercheur pilote dans le domaine. C'est lui d'ailleurs qui présente une des tables rondes à l'occasion des Etats généraux de la francophonie qui ont lieu principalement à Montreux.
Pour ce cours outre à un examen final nous devrons aussi rédiger un mini-mémoire de recherche sur une langue au choix (j'ai choisi japonais, évidemment), langue de laquelle nous devrons présenter par écrit et avec l'appui d'une bibliographie commentée le statut sociolinguistique avec données démographico-linguistiques et le statut légal dans son contexte national et international. Deux éléments qui en disent beaucoup d'une langue, surtout pour ceux qui pourraient envisager de travailler avec, ce qui nous intéresse finalement le plus.

Dans les 3 cours pratiques, nous apprenons aussi beaucoup, et je ne pense pas pouvoir présenter de façon exhaustive ici tout le contenu des cours. En gros, en traduction assistée par ordinateur nous apprenons dans le labo informatique à utiliser plusieurs systèmes de TA (trad. autom.) pour pouvoir les comparer, d'un point de vue pratique, ce que nous faisons d'un point de vue théorique dans le cours de TA. Je ne fais pas encore très bien la distinction entre les 2 dans le sens où l'intervention de l'homme est omniprésente, donc la traduction automatique est aussi "par ordinateur, aidée par l'homme" comme la TAO (trad. assistée par ordi). Je mettrai tout ça à plat bien tôt.
En terminographie par contre, nous faisons le travail des lexicographes (les gens dont la profession est de faire des dictionnaires ;) ) mais avec des termes (dont je parlais avant). Nous allons apprendre à faire donc des fiches bilingues pour un domaine très technique ou spécifique, pour 20 termes en tout. Cela peut sembler ennuyant, pour beaucoup...moi je trouve ça passionnant parce que c'est une autre facette du métier, c'est une alternative, un autre moyen pour utiliser nos compétences. Et il existe des freelance qui sont terminologues/terminographes. Souvent, dans les Services de Traduction des organisations, il y a aussi un Service de Terminologie. A terme, et concrètement, donc, tout ce cours peut déboucher sur un stage ou un travail. Sans compter que savoir faire de telles fiches peut s'avérer utile pour le traducteur dans son métier car c'est une façon de récolter et rassembler son savoir dans un certain domaine, sans avoir à re-chercher des termes par la suite si il tombe de nouveau sur un même domaine. Puis il existe des applications informatiques, ce qui s'étudie dans le cours de terminotique...
La dimension pratique de cette (ma) formation me plait vraiment beaucoup.

Voilà pour une présentation assez complète de mon emploi du temps académique ce semestre :)
Je suis aussi un cours de coréen les vendredis, la natation les mardi soirs, et le cinéforum les lundi soirs. J'ai acheté un manuel de perfectionnement en allemand, et ai commencé 3 tandems (pour l'allemand, le coréen et le japonais). Ambitieux?
Non, permis par l'Université de Genève.

2 commentaires:

  1. Génial, génial, génial, ton blog ! Je suis une traductrice/interprète-wannabe aussi et j'aimerais tenter les examens de l'ESIT et de l'ETI cette année. J'attends avec impatience de nouveaux posts, merci de partager cette expérience !

    Ah! j'allais oublier, sono italiana e il tuo blog mi interessa ancora di più visto che abbiamo una combinazione di lingue simile (A italiano, B francese, C inglese).

    Mary :-)

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  2. Ciao Mary!

    La nostra combinazione linguistica non è solo simile, ma è proprio uguale identica! ;)

    Merci de ton commentaire, ça me fait vraiment plaisir de ressentir que ce blog peut avoir une utilité!

    J'ai très envie d'écrire, je le fais dans les créneaux de temps libre..je suis en pleins devoir maintenant aussi :-P (pas très sérieuse hé hé)

    En tout cas, si tu as des questions n'hésite pas, je me ferai un plaisir de te répondre :)

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